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LETTRES DE PRISON

Fresnes, le 5.1.1941

Ma chère Henriette,

Officiers allemands et gardien français à Fresnes

Officiers allemands et gardien français à Fresnes (archives du Centre de documentation juive contemporaine)

...Je tiens à nouveau à te rassurer sur ma santé. Elle est aussi bonne que le permettent les circonstances et les restrictions. Ce serait paradoxal de conseiller aux personnes souffrant de diathèse urique de se faire condamner à 6 mois de prison. Et pourtant, le régime auquel j'ai dû me soumettre a eu une influence heureuse sur l'évolution de cette diathèse, du moins en ce qui me concerne. J'y ai gagné, d'autre part, un solide appétit, assez difficile à satisfaire. Il m'arrive d'être réveillé la nuit par des rêves culinaires, alimentaires et gargantuesques. Sans plaisanterie, je ne vais pas trop mal, malgré le froid qui rend mon écriture presque illisible..

12/1/1941

Ma chère Suzanne,

...D'après vos lettres, j'avais vu que le ravitaillement n'est pas commode à Paris. Je m'en serais douté sans cela, car j'ai proprement faim comme Ugolin dans sa tour - ou dans son petit navire, selon Jules. La cantine n'offre pas de grandes possibilités, hors des figues à 2F75 les six ou sept, de sorte que je suis régulièrement réveillé toutes les nuits vers minuit une heure par des crampes d'estomac qui durent jusqu'au lendemain matin dix heures où nous touchons notre pain...As-tu lu ou vu jouer Peer Gynt. Vers la fin, le "fondeur d'âmes" s'aperçoit que Peer Gynt a perdu son temps. Il revient pour refondre la personnalité de ce pauvre type. Je pensais à cela l'autre nuit, quand j'avais faim, en calculant avec terreur qu'à 53 ans, il me fallait repartir non de zéro, mais d'assez bas pourtant et me demandant si j'arriverais à rattraper la trajectoire normale avant la rencontre avec ce fondeur d'âmes.

12/1/1941

Ma chère Henriette,   Je suis de nouveau tracassé par les difficultés de ravitaillement que tu éprouves. Ce qui est le plus à craindre, c'est que Suzanne ait à souffrir d'un défaut d'alimentation. A son âge, cela peut présenter quelque danger.  Mais je pense qu'avec l'appoint de l'école, elle peut tenir le coup. Souhaitons, d'autre part, la fin de ce grand froid qui rendra plus facile l'approvisionnement des marchés et moins sensible le manque de calories. En ce qui me concerne, j'appelle à grands cris une amélioration de la température, car ce n'est vraiment pas drôle de vivre par ce froid. Quelles que soient les restrictions qu'il faudra subir quand je serai libéré, elles ne seront rien, car actuellement j'en souffre au maximum et je peux dire que j'ai faim d'une manière continue. Il n'y a rien à faire pour y remédier et il n'y a qu'à prendre son mal en patience. Encore quarante jours et ce sera fini. 

File d'attente devant une boulangerie, rue Lepic. (photo l'Illustration)

Je pense qu'il sera nécessaire que je prenne un peu d'huile de foie de morue quand je rentrerai. Cela me remontera. D'autre part, puisque tu envisages l'emploi d'une marmite norvégienne, note que tu aurais avantage à la munir d'une petite résistance chauffante, dans le genre de celles des fers électriques. Tu mets le fricot bouillant dans une gamelle, celle-ci dans la marmite norvégienne, puis tu mets le courant sur la résistance. Tu maintiens ainsi une petite ébullition que tu n'obtiendrais pas avec une marmite non équipée...tu pourras faire de la soupe sans gaz. Voilà bien des détails matériels. Que veux-tu ? Ils deviennent actuellement d'une importance primordiale et on n'a pas le droit de les négliger...

Clairvaux, le 8.3.41

Ma chère Henriette,

Voici ma lettre n°2 de Clairvaux, la première datant déjà d'une semaine. Comme tu peux le constater, aucune amélioration n'a été apportée, à cet égard, au régime dont nous "bénéficions". nous n'avons pas le droit d'écrire plus d'une lettre par semaine. Par contre, nous avons toujours celui d'en recevoir en nombre illimité... J'avais certes des illusions sur le régime politique, que je me représentais sous d'autres aspects. Il nous a fallu, je te l'ai dit, revêtir le costume de bure et chausser les sabots qui constituent le costume pénal, abandonner notre argent, nos bijoux, nos stylos, chemises

...D'autre part, notre toilette se fait d'une façon pittoresque, mais rudimentaire, car nous ne disposons à cet effet que d'un unique robinet d'eau, situé au milieu de la cour, en plein vent et sans abri...2 La nourriture est insuffisante à mon avis. 2 gamelles de soupe, 500 gr de pain et une pitance, augmentée le matin d'une décoction d'orge grillée. Et voilà. La soupe contient beaucoup d'eau, peu de légumes et encore moins de matières grasses. Et toutes les nuits, comme à Fresnes, je suis réveillé par des crampes d'estomac causées par la faim.

Ces mesures, si je n'étais pas respectueux, je les qualifierais de brimades mais je suis respectueux, aussi je me garderais bien de tels jugements. N'importe, malgré tout, malgré le déchirement que j'éprouve à être séparé de toi, malgré les inquiétudes que me cause votre situation matérielle, je garde un moral solide et sans fissures.C'est égal, l'arbitraire, la méchanceté, l'imbécillité par synergie, donnent de fameux résultats. On a suffisamment pesté contre la loi des suspects pendant la Terreur. Cette même loi nous est appliquée par ceux-là même qui nous la reprochent et qui gouvernent -momentanément- dans les coulisses. De fait, les gens d'A.F. n'ont-ils pas suffisamment pleuré sur la condition des suspects jusqu'à Thermidor ?

...Aucune indication sur la date probable de ma libération. La Révolution a supprimé les lettres de cachet, dit-on. Mais si la Bastille fut détruite l'abbaye de Clairvaux est toujours debout où, moines modernes, nous avons le temps de faire les rapprochements historiques qui s'imposent. Excuse la sécheresse de cette lettre dans laquelle j'aurais voulu faire passer toute l'affection que je vous porte. Ceci encore m'est refusé. Mon courrier est destiné à être lu par les policiers et il ne me plaît pas de galvauder ce qu'ils nous ont laissé, notre vie familiale et sentimentale. Je m'en tiens donc à des questions matérielles

...Décidément, le climat de l'Aube n'a rien d'enchanteur. La cour dont nous disposons pour prendre l'air est d'un sol crayeux argileux et je me félicite d'y circuler en sabots, tellement ce sol est gluant et sale. Il fait une humidité de tous les diables3 et je suis enrhumé. Non, tu ne feras pas compliment à maman de son pays natal. J'espère recevoir bientôt de vos nouvelles et je vous embrasse toutes trois.

 

 

22/3/1941

Ma chère Suzanne,

..Je ne sais pas si tu as la mémoire des dates. Il y en a cependant une que tu n'as pas oubliée. C'est celle du 22 février. Tu remarqueras donc qu'il y a exactement un mois que j'ai été "mis en liberté" à Fresnes. Je me rappelle ce matin là. Le gardien venant m'appeler ainsi :" Eh ! la liberté ! Préparez-vous". J'avoue que je ne savais pas jusqu'à ce moment que la liberté, c'était moi. Cependant, j'ai assez de connaissances linguistiques pour restituer en français courant le sens de cette interpellation. Par contre, ces connaissances se sont révélées nettement insuffisantes lorsque j'ai vu, au dépôt, puis en chemin de fer et finalement à Clairvaux, ce que l'administration entendait par le mot liberté. Je ne suis hélas ! plus un jeune homme et je croyais avoir acquis quelque expérience. Mon aventure actuelle m'a ramené à plus de modestie quant à ma connaissance de la langue française et j'ai appris une signification du mot liberté que j'ignorais totalement. Cette signification doit avoir son origine dans le langage qu'on parle plus spécialement chez ces messieurs de Loyola.

...Rien de nouveau ici. Le robinet d'eau unique se refuse toujours à la cariokynèse. Il reste unique. La soupe est toujours la soupe et les portes de prison n'ont pas gagné en amabilité. Le temps se gâte, il tombe quelques gouttes, mais on peut cependant profiter du grand air - et cela compte pour qui sort de Fresnes - où j'étais resté 4 semaines sans mettre le nez dehors. J'ai interrompu la culture physique parce que la grippe me gênait pour respirer. Je vais la reprendre. C'est une discipline volontaire. Il faut donc s'y astreindre pour résister à l'aveulissement qui vous guette lorsqu'on est en prison.

A bientôt de vos nouvelles. J'espère qu'elles seront bonnes. Racontez moi ce que vous faites, afin que je participe un peu à votre vie familiale. C'est le seul moyen que j'aie d'être avec vous. Je ne puis en user qu'une fois par semaine, sans cela j'y aurais recours plus fréquemment.

5/4/1941

..Je suis peiné que ta mère doive ainsi perdre son temps à faire la queue pour obtenir quelque nourriture bien aléatoire. Si c'est cela l'ordre nouveau, j'aime autant autre chose...On a réussi ce joli tour de force : employer les moyens de production et les connaissances accumulées à créer de la misère, sinon de la famine. La vapeur est bien renversée. Reste à savoir combien de temps la machine pourra ainsi tourner à contre-sens. Pour peu cependant qu'on pousse l'expérience jusqu'au bout, pour peu qu'on en revienne aux méthodes des troglodytes, en culture et en production industrielle, le chômage sera résorbé. Les chômeurs aussi.

M. Chichery, alors ministre de l'agriculture, avait-il prévu cela quand il préconisait, en juin et en juillet, je ne sais plus au juste, l'abandon des façons culturales modernes et le retour au "bon vieux temps". On commence à récolter les fruits de cette politique et si, dans les âges de l'humanité, on peut distinguer l'âge de pierre, l'âge de bronze,...le nôtre s'appellera, si les hommes résistent au vent de folie actuelle, l'âge du rutabaga. Et je t'assure que "cet âge est sans pitié". J'en parle savamment car le rutabaga est la base de notre alimentation. Et c'est une difficulté dont M. Daladier, qui en est pourtant un petit peu responsable, n'a pas à se soucier. A lui et à ses complices, le confort du régime politique. A nous l'emprisonnement et la misère pour nos familles...Daladier et consorts qui voulaient la guerre, qui nous y ont précipités, qui l'ont illégalement déclarée, qui s'y sont obstinés - et Dieu sait comment- sont au régime politique intégral. Comme leurs ressources financières dépassent celles d'un vulgaire salarié, ce régime a pour eux toutes les facilités. Nous autres, qui avons combattu la politique de Daladier, nous ne sommes pas en prison. Oh ! non. Mais cependant, on peut trouver que notre vie actuelle est plus proche de celle des détenus ordinaires que de celle de ces Messieurs plus haut cités.

J'exagère ? Tiens, quand nous avons pris le train à la gare de l'Est, menottes aux mains et enchaînés par quatre, l'officier de gendarmerie à qui le commissaire de la P.J. nous avait remis en charge, a donné l'ordre à ses hommes d'armer leurs pistolets et de tirer dans le tas si l'un de nous tentait de s'évader. Résultat : les gendarmes qui nous gardaient étaient persuadés qu'ils escortaient un convoi de dangereux malfaiteurs et il a fallu une heure de voyage pour les détromper.

...Et maintenant, comment allez-vous ? Et cette éternelle question : avez-vous assez à manger ? Ta mère, ainsi que je le disais plus haut, doit rencontrer à cet égard de grandes difficultés. Manges-tu toujours Bd de l'Hôpital à midi ? Comment faites-vous avec le pain, maintenant que la ration est ou va être réduite et que maman n'a plus droit qu'à une quantité ridiculement faible ? Et cette situation est sans espoir, car il ne faut plus compter sur un ravitaillement provenant d'Amérique. Reste le blé provenant de Russie ou du Maroc. Là également, je crois qu'il sera difficile d'arriver à un résultat, pour des raisons évidemment très différentes et sur lesquelles je n'insiste pas. J'espère que tu pourras bientôt venir me voir. Tu verras quel superbe uniforme on m'a donné et combien il me donne l'air fin. L'habit ne fait pas le moine, dit-on, bien que nous habitions un vieux cloître. Comme il est dit dans Pédauque, ne parlons pas de moines, ça donne envie de se gratter. N'empêche que j'ai touché ce matin une chemise et une serviette neuves. Elles se tiennent raides comme du bois et, moine ou pas moine, je n'ai pas fini de me gratter cette semaine (nous ne portons pas nos chemises personnelles)...

 

 

19/4/1941

Ma chère Henriette,

...Je suis passé ce matin à l'infirmerie pour mon abcès. A l'infirmerie, il y a un jardin. Mais oui. Et malgré le climat de Clairvaux, assez aigre comme tu sais, malgré que les arbres soient en prison, ils reverdissent. Les lilas se précisent et d'ici peu seront en floraison, les pivoines ne rutilent pas encore mais sont en pleine turgescence et, sur la colline d'en face, les pruniers sauvages et les aubépines mettent une note blanche dans la symphonie vert-tendre que nous devinons derrière les barreaux de notre dortoir. Dommage que nous ne puissions, à notre manière, fêter nous aussi le retour du soleil. Nous ne sommes pas comme les arbres et ne reverdissons pas en prison. Je pense qu'il m'a fallu y venir, en prison, pour comprendre pourquoi les personnages des drames nordiques sont généralement obsédés par le retour ou la disparition de la lumière solaire. Quand on a croupi sous les vasistas de la Santé comme des endives dans une cave, on connaît toute la peine qui accompagne la perte de la pleine lumière...

3/5/1941

Ma chère Henriette,

J'ai reçu jeudi 1er mai ta lettre du 19 avril. Hier m'est parvenue celle du 30. J'ai serré dans mon portefeuille le muguet qui y était inclus. Du muguet ? je ne t'en enverrai pas. D'abord, il n'y en a pas encore dans la région. Y en aurait-il, je ne pourrais en cueillir, car je suis à l'isolement pour quinze jours, avec quatorze autres camarades, par mesure disciplinaire et depuis le vendredi 25 avril. C'est, tu dois t'en souvenir, la date même de ta visite, après laquelle tu as été si élégamment fouillée. Nous aussi, nous avons été fouillés, mais avec plus de discrétion..

Labours aux Invalides © B.N. Coll. Safara

Donc, je suis en cellule. J'habite la même cellule que Ténine, également puni. Nous en profitons pour travailler très tranquillement. La claustration ne peut nous affecter, car nous pouvons sortir deux fois par jour dans la cour. Je ne t'ai pas écrit dimanche dernier. D'une part, il y avait deux jours que nous nous étions vus, d'autre part, j'ai préféré attendre avant de t'annoncer la mesure qui me frappait. Maintenant que j'ai "tiré" plus de la moitié de la "punition", je peux t'en parler sans t'alarmer outre mesure. Toutes ces complications ne sont pas sans influence sur ta santé. D'après ta mine, cette influence est fâcheuse. Que j'aie à souffrir de ces choses, c'est déjà anormal. Que tu sois également victime par ricochet, je ne le digère pas facilement. Soigne toi autant que tu peux le faire, afin que tu profites du soleil quand il brillera de nouveau.  

9/5/1941

Ma chère Henriette,

...Rassure toi. Je vais bien. Il n'empêche que cette correspondance limitée cause parmi vous des appréhensions, parfois justifiées, et augmente pour nous notre impression d'être exilés.

J'imagine cependant que, parmi les hommes dont l'action concertée a abouti à notre internement et aux mesures qui en résultent, il en est qui aiment entendre la voix de leurs proches plus d'une heure par quinzaine, à qui il plaît, leur travail terminé, de vivre et de se reposer dans leur famille. Sans doute ont-ils des enfants dont ils tiennent à suivre et à aider les progrès, des parents auxquels ils peuvent assurer une vieillesse paisible. J'imagine enfin -tous les goûts sont dans la nature- qu'ils aiment leur profession et qu'ils souffriraient s'ils perdaient tout contact avec elle. Toutes choses qui me manquent depuis plus de sept mois et dont je serai privé sans doute longtemps encore.

Individuellement, ces hommes comprennent le tragique de notre situation. Mais il ne faut pas les prendre individuellement, ce serait une erreur. Il faut les considérer comme des organes plus ou moins importants de la machine qu'on a construite dans l'intention de nous broyer. J'ai quelque expérience du broyage et je sais qu'un broyeur ne broie pas n'importe quoi ni n'importe comment. Il est des matériaux trop durs ou trop élastiques qui mettent les machines hors d'usage. Les ingénieurs le savent, qui munissent ces machines de freins. Notre machine à nous manque de freins.

Donc on a estimé devoir prendre à mon égard, ainsi qu'à quelques uns de mes compagnons une mesure disciplinaire en vue de nous isoler des autres détenus administratifs. C'est pourquoi c'est encore du quartier réservé que je t'écris aujourd'hui, à plat-ventre dans l'herbe où je prends le soleil deux fois par jour quand il y en a. Et j'en avais bien besoin de ce soleil. Le séjour à l'ombre m'a dépigmenté. Il faudra un certain temps pour récupérer les chromogènes perdus..

Il y a aujourd'hui un an que la guerre a commencé pour de bon et pas loin de onze mois que nous nous sommes quittés lors de ton départ pour Clermont-Ferrand. Nous étions loin de présager que cette séparation dût être aussi longue. Nous avons vu bien des choses depuis lors et bien inattendues. Qui sait ce qui nous reste à voir ? J'ai appris avec plaisir que tu avais reçu le mandat de l'usine. Ainsi, je suis plus tranquille. Il faut, en effet, organiser ta vie comme si je devais être absent encore longtemps. Si des événements ou des décisions interrompent ma villégiature et me permettent de retrouver notre vie familiale, ce sera tant mieux. Sinon, de vous savoir un peu moins pressées par les soucis matériels me donne plus de force pour supporter ma condition actuelle.

Dans celle-ci, une chose me pèse également, c'est d'être privé de tout contact avec la chimie. Cette période de crise doit amener une modification profonde tant dans le domaine des théories que dans celui de l'industrie. Il y a beaucoup à faire et à apprendre. Sans compter que je pourrais faire ma modeste partie dans l'orchestre alors que j'en suis réduit à me vautrer dans l'herbe comme un vulgaire sous-préfet.. Peux-tu me faire préparer par un confrère quelques paquets du mélange de Bourget : CO3NaH - 5 gr SO4Nar crist. - 6 gr  PO4Na3 - 4 gr Ecrire sur chaque paquet "potion de Bourget" afin que la paquets ne soient pas confisqués. Cette potion me réussit assez bien...

Samedi soir - Notre isolement est prolongé. On dit que c'est pour quelques jours et cette lettre ne sera ramassée que lundi. Quand l'auras-tu ? Il y aura demain trois semaines que je n'ai pas pris de douche et quinze jours que j'ai changé de linge. Aussi je suis un peu crasseux. Il paraît que cela va s'arranger...