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LETTRES DE PRISON

10/10/1940

Ma chère Suzanne,

... J'espère que vous avez pu obtenir l'autorisation de venir me voir. Je m'ennuie beaucoup après vous et je voudrais bien être assuré que le coup ne vous a pas été trop douloureux. Et puis, je me fais beaucoup de souci quant à ce que va être votre situation matérielle à toutes les trois, maintenant que je ne serai plus là. C'est infiniment triste. Mais je suis très courageux et pense que vous le serez également. Prison de la Santé 1944 dessin Roger Payen

Prison de la Santé 1944 Dessin Roger Payen

Ta mère est-elle rentrée à Paris ? Qu'elle suive le conseil que je t'ai donné dans ma dernière lettre, c'est à dire qu'elle n'informe pas les gens de ce qui m'arrive. Trop nombreux sont ceux qui ne comprennent pas qu'on se sacrifie à un idéal et qui vous prennent pour imbécile ou fou. Inutile donc de prêter aux commentaires. Quant à ta grand-mère, donnez-lui le moins de détails possible. A son âge, elle n'est pas en état de supporter cela.

17/10/1940

Ma chère Suzanne,

...n'ayant pas reçu de nouvelles depuis quelques jours, je me fais du mauvais sang. Mais enfin, il faut espérer que ces craintes soient vaines. Songe que c'est le seul moyen que j'ai de bavarder un peu avec vous . Comment vont tes études ? Tu ne m'en parles pas. As-tu de nouveau M. Delbos comme professeur d'histoire ? Travaille l'anglais autant que tu peux, cela pourra te servir. Autant que je sache, je crois que l'étude de l'anglais ou de l'allemand sera obligatoire. Et toi ? comment te débrouille-tu ?… et les tas de démarches dont je te charge. C'est un malheur, tu n'avais pas besoin de toutes ces complications… Je n'ai pas idée de la fin de cette aventure, mais c'est bien triste de se trouver séparés en trois tronçons, ta mère d'un côté, toi d'un autre, moi d'un troisième - et quel troisième - Espérons - c'est tout ce que nous pouvons faire - que je ne m'en tirerai pas pour trop cher. En espérant recevoir bientôt de tes nouvelle, je t'embrasse. Je viens de recevoir ta lettre…

18/10/1940

Ma chère Suzanne,

...Le ciel est toujours par dessus le toit, d'un bleu que je suppose être pur. Hier, j'ai pensé à la ballade de Chopin. Une anecdote pour finir. L'avant dernière nuit, j'ai rêvé. On rêve beaucoup en prison. Je me trouvais à l'école, comme il y a trente ans, dans la cour, et tous mes camarades s'écartaient de moi en disant : "il a été en prison".

23/10/1940

Ma chère Suzanne,

…Je vais te demander quelque chose qui te paraîtra peut-être ridicule, mais qui me fera plaisir. Envoie moi une petite photo de toi et de ta mère. Autre question accessoire. J'ai un étui à cigarettes auquel je tiens beaucoup. Tu sais pourquoi, c'est parce que c'est toi qui me l'as donné. Je n'arrive plus à me rappeler si je l'avais sur moi au moment de mon arrestation. Dis-moi s'il est à la maison.

25/10/1940

Ma chère Suzanne,

…Tu fais bien de te distraire un peu. Il ne serait pas bien que tu sois recluse à la maison parce que je suis reclus à la Santé. Cela n'y changerait rien. Ne crains pas que cela me donne le cafard, je suis, au contraire, bien heureux si tu peux, de temps en temps, oublier la situation où nous sommes. Tu me fais bien plaisir de me parler un peu de tes études. Cela fait comme si nous étions l'un près de l'autre, à discuter sur un texte. Cela reviendra peut-être ? Quand ? Peut-être à ce moment seras-tu nommée dans quelque poste au bout de la France et la séparation continuera. C'est beau la vie ! J'ai bien réfléchi à un tas de choses. Une prison, c'est à peu près comme un poêle. On y réfléchit. Je me demande ce qu'y aurait fait Descartes ? Une de ces réflexions, c'est que j'irai peut-être – car il me sera difficile de trouver du travail à Paris – me fixer dans la région de Marseille. Mais tout cela, c'est l'avenir, et il faut tenir jusque là. En attendant, joue quelquefois du Chopin, le soir, "tristesse" entre autres. Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux, mais le souvenir en est bien net. Ma chère Suzanne, j'espère bientôt te voir et je t'embrasse.

27/10/1940

Ma chère Suzanne,

Cela fait aujourd'hui vingt-deux jours que j'ai été arrêté. Vingt-deux jours que je ne t'ai pas vue et, si je compte bien, cinq mois que je n'ai pratiquement vu ta mère, car je compte pour rien les trois jours de Clermont. C'est dire que j'étais heureux hier en recevant la carte où tu m'annonçais ta visite éventuelle. Maquette d'une cellule de la prison de la Santé par Roger Payen, 1944

Maquette d'une cellule de la prison de la Santé, par Roger PAYEN, 1944

Comme tu me le conseillais, je ne me suis pas fait trop d'illusions, et pourtant, quand j'ai entendu sonner le quart avant quatre heures, j'ai eu un petit peu froid et ma cellule m'a paru plus sombre. Enfin, il faut être courageux et je le serai. ..Ne vois pas trop de monde en dehors de tes études. Il n'est pas habile d'ébruiter mon aventure, car les gens inintelligents te feraient grise mine. Quand on est dans une période défavorable, il faut fuir les microcéphales et les indifférents.

 

 

3/11/1940

Ma chère Suzanne,

Comment as-tu supporté cette épreuve nouvelle ? J'ai peu dormi cette nuit. J'avais devant moi ta pauvre petite figure angoissée, tu n'avais pas bonne mine, du moins à ce qu'il m'a semblé. Peut-être convient-il d'attribuer cette impression à l'éclairage un peu spécial. Néanmoins, je serais heureux d'être de nouveau rassuré sur ta santé. Ma petite Bouloute, tu m'as causé un bien grand plaisir hier. Cela a été un peu court, très court, bien que je me sois hâté pour aller au parloir. As-tu attendu longtemps avant que vienne ton tour ? J'aurais été heureux de voir ta mère. J'espère que le juge d'instruction lui accordera également le permis et que je la verrai samedi.

 

6/11/1940

Ma chère Henriette,

...Je considère comme secondaires tous les inconvénients inséparables de la vie en prison1, ce qui me pèse le plus, c'est d'être privé de vous voir, sinon quelques minutes par semaine. On me dira que je ne suis pas seul dans mon cas. N'empêche que ceci ne constitue pas un réconfort et qu'il y a des moments où j'ai le cafard. Les nuits sont très longues, si longues qu'il est difficile de les passer à dormir. Alors, dans le noir, on passe en revue toute la vie passée, tous les faits marquants qui nous sont communs. Notre petit logement de St Chamas, les premiers mots de Suzanne, sa première maladie et ainsi de suite. Je compte pour rien qu'on rêve beaucoup, et les rêves qu'on fait ne sont pas réjouissants. Il en est un qui revient souvent : je dois marcher seul pendant un temps interminable, sur une route boueuse, dans une forêt aux arbres très hauts. Comme tu me l'écris, je considère que j'ai vécu honnêtement et laborieusement. Et simplement par suite d'un histoire idiote, me voici privé de liberté, qui sait pour combien de temps ? Et à cause de cette histoire, quelle existence vas-tu devoir mener toi-même...C'est aujourd'hui mercredi, encore trois jours avant de te voir. Et cela fait cinq mois que nous sommes séparés. On s'en souviendra de la guerre à Daladier ! Si elle n'avait pas eu lieu, nous n'en serions pas là. Nous continuerions à vivre tranquillement en travaillant...

soldats allemands sur les Grands Boulevards

Soldats allemands dans Paris (photo A. Zucca ©J.Tallandier)

10/11/1940

Ma chère Henriette,

Pendant les instants si courts que nous avons passés ensemble - derrière notre grillage - j'ai eu un moment l'impression que tu me faisais quelque grief de la situation où nous sommes. Excuse-moi de cette réflexion, car cette impression peut être attribuée à la brièveté de notre conversation, pendant laquelle nous avions tant de choses à nous dire que nous avons fini par ne plus rien nous dire du tout. Tout ce dont on se proposait de s'entretenir, tout cela, qu'on avait bien classé dans sa tête, se brouille dans l'émotion de se revoir. Et puis on se fait beaucoup d'idées lorsqu'on est seul, et c'est être plus que seul que devoir vivre sans interruption avec les mêmes compagnons de cellule. Mais sois assurée que je regrette de n'être pas seul entraîné par cette débâcle matérielle. J'aurais voulu être seul à subir les conséquences de ce désastre et pouvoir vous les éviter. Ceci dit, tu penses la joie que m'a causée votre visite. Et pourtant, combien tragique cette entrevue. Il m'a fallu faire effort pour que vous ne voyiez pas combien j'étais pénétré de l'amertume de cette situation. Une séparation de cinq mois, dans les circonstances que tu sais, et puis une rencontre, dans une cabine, derrière un double grillage, pendant quelques minutes. Et on s'en va, avec le souvenir d'une conversation presque banale -car on n'a pas pu se dire ce qu'on voulait se dire - sur lequel on vivra pendant une semaine. Espérons pouvoir mieux communiquer lors de notre prochain parloir. Ainsi que je l'ai demandé à Suzanne, tenez-moi au courant de votre vie quotidienne et de la façon dont vous essayez de vous débrouiller. Loin de nourrir mon cafard, cette façon de faire vaudra mieux que l'incertitude où je suis de vos possibilités matérielles. Faute de ce rapport, l'imagination assemble des tableaux qui - dans le cadre où je vis - ne peuvent être colorés que de sombres couleurs.

16/11/1940

Ma chère Henriette, ...(Suzanne) a raison d'occuper ses loisirs à lire. Je voudrais bien pouvoir en faire autant, mais c'est impossible. Depuis aujourd'hui cependant, j'ai une possibilité d'abstraction qui me faisait défaut. Je pense à certaines musiques qui me composent, suivant le moment, une atmosphère toute différente.. C'est beau l'imagination, mais c'est également beau d'avoir étudié assez l'harmonie, quand j'étais jeune, pour avoir la possibilité d'entendre de cette façon. Ce qui m'empêchait, jusqu'à présent, de recourir comme tel personnage de Malraux, à ce remède, c'était la présence dans la cellule, d'un bonhomme qui fredonnait du matin au soir les scies les plus bêtes, d'une façon anormalement fausse. Quand vous entendez les "Steppes de l'Asie centrale", pensez à moi, cette musique me revient souvent à la mémoire. Hier, le temps était froid, mais beau. Et nous avons ouvert le vasistas de notre cellule. quelques moineaux - au moins précisément quelques oiseaux - venaient voler alentour. Nous ne les voyions pas, mais nous les entendions. Et leurs cris composaient la plus belle des musique. Celle de la liberté. Et c'est un bien inestimable que la liberté, même quand il s'agit de celle extrêmement réduite qui nous était concédée depuis un an. Il a fallu que cette imbécile de Gisèle vienne me compromettre dans une histoire sans queue ni tête, une histoire où il n'y a que du vent. Et voilà ma liberté perdue, voilà le fruit d'une vie de travail détruit, peut-être sans rémission.

26/11/1940

Ma chère Suzanne,

Quand les Parisiennes ont froid !

photo l'Illustration

Je n'aurais jamais cru qu'il me fût possible d'écrire tous les deux jours une lettre de quatre pages de quinze lignes chacune. Dans ces conditions de vie au ralenti et d'isolement qui ne vous laissent des événements que l'ombre d'une apparence, cela pourrait paraître méritoire. Il n'en est rien. C'est, en effet, le seul moyen que j'aie de vivre un peu avec vous, et j'en use le plus que je peux. Tant pis si, d'une lettre à l'autre, je me répète platement. En fait, depuis que je suis ici j'ai compris le mythe de la caverne de Platon. photo l'Illustration Non que la différence qui nous sépare des gens libres soit essentielle. Comme nous, vous jugez sur des apparences. Mais nous sommes encore plus éloignés du réel et le mur ne reflète que bien peu d'images, et toujours les mêmes.

3/12/1940

Ma chère Henriette ...Pourvu que ma mésaventure ne cause aucun dommage (à Suzanne). Je m'en voudrais, et pourtant, dans cette affaire, je suis une pauvre chose dont on a joué comme le chat joue avec la souris. Depuis samedi, la possibilité de cette répercussion me trotte par la tête et cela n'engendre pas des idées bien gaies, pas davantage que les possibilités que vous pouvez avoir quant à votre vie matérielle ou morale. Que je pâtisse de mon "imprudence", c'est normal, encore qu'il y ait à discuter sur l'importance comparée des moyens de répression et du délit - si délit il y a - mais que vous en souffriez vous-même, voilà une idée à laquelle je ne puis me faire, bien qu'elle soit la triste réalité. Et les souvenirs du temps où nous étions heureux se pressent dans ma mémoire. Ils sont en foule et se présentent sans ordre. Tiens, l'autre nuit, je me rappelais quand nous endormions la "petite" comme on disait et qu'elle te demandait : "chante encore la pauvre veuve", ou bien quand elle criait "Labiénus". Je me rappelle aussi souvent notre petit logement de St Chamas, où nous avons été si heureux et où pourtant nous n'étions, tous les deux, riches que de jeunesse et d'espérance. Actuellement, je suis vieux et je me demande comment et si je vais pouvoir refaire notre vie. Et ces pauvres choses que nous avons acquises au prix de beaucoup de travail et d'économie, que vont-elles devenir dans cette tourmente ? Évidemment, nous ne sommes pas seuls à subir les conséquences de l'aventure de septembre 39; mais cela ne change rien à notre malheur et ne fait qu'y ajouter par la difficulté accrue de la vie avec cette aggravation que, dans mon cas, et pour la plupart des gens, il y a la tare du monsieur qui est allé en prison.

 

 

19/12/1940

Ma chère Henriette, J'ai bien reçu hier tes deux lettres. Celle qui précédait le jugement et celle que tu as écrite immédiatement après celui-ci. A ce propos, note que les lettres arrivent plus vite lorsqu'elles partent de la gare du Nord. Maintenant, nous disposons d'un peu plus de recul pour juger les choses - après avoir été jugés nous-mêmes. Et j'en profite pour te dire à nouveau combien j'approuve la démarche que tu as faite près de Georges Claude dont la lettre, retenue au dossier, m'a sans doute évité la condamnation plus grave que sollicitait le roman bâti par la police. J'étais chargé de tous les péchés d'Israël sans les avoir commis et j'ai bien l'impression que, sans cette pièce, j'aurais passé un bien plus mauvais quart d'heure. L'avocat, que j'ai vu hier, m'a fait ton éloge, en disant que tu avais opéré au mieux, que tu étais très méthodique et que je ne paraissais pas t'apprécier à ta valeur. En quoi tu sais bien qu'il se trompe. Encore une fois, tu as fait tout ce qui était humainement possible et si le résultat te paraît décevant, il n'en faut rendre responsable que notre mauvaise étoile. Nous verrons plus tard comment cette étoile se nomme. J'ai fait une demande pour être employé ici comme auxiliaire. Si elle est acceptée, j'aurai l'avantage de finir à la Santé mon temps de prison, dont le terme arrive vers le 23 février. J'ai en effet près de deux mois et demi de prévention en régime cellulaire et, à ce régime, on bénéficie d'une remise d'un quart de la peine.

Si je te disais que je prends gaiement tout cela, tu n'en croirais rien. Non, je n'ai aucune raison de parer les choses de riantes couleurs et je comprends maintenant, moralement et physiquement, l'obsession des personnages qui, dans les drames nordiques, soupirent durant six mois en espérant le retour du soleil...

25/12/1940

Ma chère Henriette, Je comptais sur une lettre hier. Je n'en ai pas reçu. Et vous par contre, vous n'avez pas à vous plaindre à cet égard, du moins je le suppose. Sans doute est-il intervenu des causes de retard que j'ignore nécessairement. Aussi je ne me mets pas martel en tête. C'est un triste Noël, n'est-ce pas ? Triste pour beaucoup de gens et notamment pour les familles des prisonniers de guerre. Nous, jusqu'à présent, nous avons la possibilité de nous donner de nos nouvelles et d'échanger quelques paroles le samedi. Et je suis un délinquant !- dangereux estiment certains - Donc, ne nous plaignons qu'avec réserve. Mais que dire de ces pauvres types que l'on a envoyés - ON, c'est Daladier et ce pronom va bien à sa personnalité - faire la guerre dans les conditions que l'on sait et qui sont maintenant tenus éloignés de ceux qui leur sont chers. Tu vois, j'aime mieux être à ma place qu'à celle de Daladier, moralement et matériellement. Mes nuits sont exemptes de cauchemars et, si j'ai commis un délit - contre un décret Daladier - il n'a entraîné de malheurs que pour nous-mêmes. Quant à la réalité de ce délit, c'est une autre paire de manches. Dieu seul et la police savent à quoi s'en tenir là-dessus...

27/12/1940

Ma chère Suzanne, Jour gris. Gris et humide. "On est dans l'invisible, on est dans l'impalpable, l'air qu'on respire est coupable et l'eau qui pleure est un remord, comme disait à peu près le père Hugo. Pourquoi "le Père" au fait ? Attends donc que, dans cette atmosphère aquatique - où l'encre ne sèche pas et n'est pas asséchée par le buvard - mes phrases portent des moisissures comme une longue barbe de Dieu marin - ou de veau marin. C'est ainsi que j'attends la soupe du soir où je saurai si je pars ou ne pars pas demain et conséquence plus importante, si je vous verrai encore au parloir. A tout hasard - j'espère que ce hasard me sera favorable - j'ai préparé un pneu qui vous évitera, s'il vous parvient à temps, un dérangement inutile. je n'ai pas été gâté cette semaine en fait de correspondance. J'ai pourtant reçu hier ta lettre du 23 et une lettre de ta mère. Avant celle que je t'écris présentement, vous avez dû recevoir deux lettres où je répands ma bile à ce sujet. Qu'on excuse, le temps ne m'incline guère à l'allégresse.

Le temps? Ce que j'en vois et que Verlaine a peint une fois pour toutes. Tu sais "par dessus le toit".. Et je pense que cet animal d'Antonio venait vous soutenir qu'on pouvait penser librement en prison. Il est vrai que plus c'était paradoxal, mieux il évoluait. C'est égal. Tiens ! C'est comme pour les jours de fête. Qu'est-ce qui les distingue d'un autre dimanche, sinon l'étiquette qu'on met dessus : "jour de fête - à passer en famille - sauf pour les déshérités du sort - chanter de préférence le Tannenbaum ou quelque chose d'approchant" - et, sur la foi de cette étiquette, le quidam qui ne peut suivre la règle s'estime malheureux comme les pierres. N'importe, moi aussi je cultive le paradoxe (si cela se cultive, ça doit être comme les nouilles de Pierre Dac). Et le Noël loin de la famille ça n'est pas drôle. C'est pourquoi tu as bien fait d'inviter ton amie à venir passer quelques jours à la maison. Si seulement je pouvais actuellement accepter pareille invitation. On devrait, comme dans certains films américains, vous donner de temps en temps un jour de congé.