"Victor Renelle, ingénieur-chimiste,
chef de
laboratoire, est un de ces sans-parti qui furent toujours de tout coeur
avec
les travailleurs. Renelle ne s'est pas courbé devant l'envahisseur et
ses
complices de Vichy. Arrêté fin 1940, je l'ai connu à la Centrale de
Clairvaux
avant notre transfert à Chateaubriant : encore un de ces hommes dont
notre
peuple a le droit d'être fier. Il vient de le montrer précisément le
mois qui a
précédé ce tragique après-midi. En ces temps où la machine de guerre allemande a grand
besoin d'ingénieurs de valeur, un gendarme est venu informer Renelle
qu'il doit
se préparer à quitter le camp le jour même, un ordre de libération à
son nom
venant d'arriver. Surpris mais content tout de même, il a rapporté sa
paillasse
au magasin, préparé ses maigres bagages et s'est rendu au bureau pour
les
formalités de levée d'écrou.
C'est là que le chef de camp l'informe : c'est sur l'intervention des autorités d'occupation que la mesure de libération a été prise. En compensation, il doit mettre son savoir au service de l'ennemi et un lieu de résidence lui est assigné." au premier rang, V. Renelle "A son interlocuteur, palissant sous l'affront, l'ingénieur répond qu'une libération acquise dans de telles conditions ferait de lui un traître à son pays et qu'il la refuse...Cher Victor, n'ayant pu te corrompre, les hitlériens s'apprêtent à te fusiller..."
F. Grenier,"Ceux de Chateaubriant" Editions sociales
Mise en page © 2008 Elephorm et Alsacréations